Le temps est venu, compagnons, de porter au grand jour ce qui jusqu'à aujourd'hui n'était qu'une vague rumeur colportée dans le plus grand secret.
Seuls les plus anciens parmi ceux qui ont rallié notre cause en avaient connaissance.
La vérité, à présent, doit éclater.
Nul n'ignore que la Vachement Sainte Omni-Tzarine n'a plongé dans sa nauséabonde doctrine bolchévik qu'en vertu de la fascination sans borne exercée sur elle par les
moustaches. En effet, les penseurs pré-crash dont les ouvrages remplissent les rayonnages de sa bibliothèques sont, de notoriété publique, ce qu'il est convenu d'appeller vulgairement "des putains de moustachus comme on en fait plus".
Or donc, et j'en viens au fait, de nombreux néo-bolchéviks ont tenté de s'attirer les faveurs de celle-ci en arborant d'honorables attribruts capillo-faciaux. En vain. Mais cette créature à fait d'autres victimes...
Alors que je fouillais les archives photographiques du pénitencier de Terra Prima, quel n'a pas été ma surprise en découvrant ce document sinistre... Au moment où je prononce cette allocution, mon coeur saigne encore... Il me faut pourtant poursuivre, bien que la triste nouvelle contenue dans ces documents soit accablante pour un homme que tous ici nous respectons...
Vous aurez, hélas, reconnu Monsieur Gouroux lui-même, emprisonné depuis peu.ent
Non contente d'avoir enflammé le coeur de notre chef bien-aimé, la perfide Catherine a insidieusement employé sa méphitique séduction sur beaucoup de nos meilleurs hommes, comme en témoigne cette photographie, tenue secrète jusqu'à ce jour, où l'on voit El Gurù siègeant parmi des résistants de la première heure:
Camarades Compañeros, ne succombez pas aux charmes de la grande catin du Soviet Suprême ! Fortifiez votre âme et résistez à l'appel trompeur de vos sens comme vous résistez à toutes les autres illusions fallacieuses du bolchévisme ! Ensemble, nous pouvons encore arracher nos frères d'armes à son emprise diabolique !
Sur ce les poteaux, je vous laisse, je dois aller cirer ma moustache.