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 Aquarium, de l'autre côté du miroir.

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Sgt-Instructeur Hartman
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Sgt-Instructeur Hartman


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Aquarium, de l'autre côté du miroir. Empty
MessageSujet: Aquarium, de l'autre côté du miroir.   Aquarium, de l'autre côté du miroir. EmptyVen 23 Sep à 20:44

Terra Prima :: L'Aquarium :: GRU-SV8 ::


Posté le: Jeu 22 Sep à 21:20
Toshikage a écrit:
A la demande expresse de Son Omniscience, un quota vient d'être établi. Pour 100 messages profondément crétins, les membres de l'Aquarium devront produire un message à peu près sérieux, histoire de rappeller qu'on est aussi (un peu) des méchants Primiens... Bon, j'ai fait mon boulot, les prochains c'est pour la pomme des autres, du coup je suis tranquille pour au moins 10 ans. Aujourd'hui, la sombre vérité sur l'Aquarium. La semaine prochaine, Ezek vous avouera quelquechose sur ses sous-vêtements.




Mes paupières se soulèvent, et c’est comme si elles portaient tout le poids du désert.
Je ne sens plus mes membres. Incapable de bouger de ma propre initiative, mais agité de soubresauts nerveux. Atroce impression que celle de n’être plus qu’un crâne sans corps, prêt à imploser à chaque instant. Une impression qui est à la gueule de bois ce que la mort est au sommeil.
Quelqu’un s’approche. Peut-être me parle-t-il. Une violente décharge électrique me fait tressauter à trois reprises. Je pousse un cri silencieux, et l’air que j’inspire me brûle les poumons, à la manière d’un nouveau-né inspirant pour la première fois.
Un cauchemar prend fin, un autre débute. Ma vue s’éclaircit. La lune est déjà haute dans le ciel. Des ombres s’affairent de part et d’autre, scrutant les alentours, balayant les fréquences sur leur récepteur, dispersant les cendres de ce qui avait bien pu être un modeste campement. A l’odeur du bois calciné s’ajoute celle, si odieusement caractéristique, des chaires brûlées.

- Une autre opération rondement menée, pas vrai ? s’exclame une voix derrière moi. Notre efficacité fait honneur à notre Très-Glorieux Parti, camarade. Je craignais que vous ne soyez pas à la hauteur, mais votre célérité et votre précision ont été exemplaires.

J’ai recouvré l’usage de mes membres mais pas celui de la parole, et comment le pourrais-je, quand mes pensées elles-même se dérobent à moi. De toute manière, je n’aurais su quoi répondre, n’ayant pas la moindre idée de ce dont le régulateur qui me fait face me parle.

- Ne perds pas ton temps, répond un autre, tu sais bien qu’on ne gagne rien à discuter avec ce taré ou ses semblables… La Très-Sainte est vraiment très généreuse d’avoir accordé une vie nouvelle au service du Parti à ces déchets… S’ils ne nous étaient pas si utiles, je dirais volontiers qu’ils sont pire encore que les inférieurs…

Ils s’éloignent en échangeant des plaisanteries qui m’échappent. J’observe longtemps les cendres, jusqu’à ce que je sente le sang battre dans mes tempes, alors je me souviens.
Des ordres qui jaillissent de la radio de notre véhicule. De mes compagnons d’armes qui nous emmènent vers la remorque. Des phrases absurdes répétées jusqu’à la nausée, à vous rendre fou, des lumières intermittentes qui vous vrillent le cerveau, des terribles aiguilles.
Plus d'aiguilles qu’il n’y a de veines dans tout le corps. La douleur, qui cesse d’être atroce quand elle finit par ne former qu’un avec notre être. Et puis... rien. L'Autre.

L'Autre a pris le dessus. Et je suis mort. Mort pendant une journée entière. Mort comme je l’ai été au pied des murailles de Santa Frost. Mort comme nous l’avons tous été là-bas.
Pendant des mois. La véritable nature du Projet Aquarium. Ils disent que ce n’était qu’un avant-poste commercial, dissous pour des raisons logistiques. Mais je sais. Parce que nous y avons enduré plus de souffrances qu’il n’est donné d’en connaître à une âme en mille vies. Parce que j’ai vu la mort et la folie, notre folie, et celle plus grande encore des hommes en blancs avec leurs aiguilles. L’Aquarium, Babel psychiatrique, une collection complète de toutes les pathologies mentales les plus terrifiantes que puisse abriter l’esprit, et une réserve inépuisable des drogues expérimentales les plus aberrantes.

Un cocktail monstrueux et dévastateur, destiné à changer des fous dangereux en soldats parfaitement disciplinés, aux capacités physiques surhumaines, et dénués de toute forme de moralité. Le projet prit fin dans un paroxysme de démence, une émeute carnavalesque et sanglante, se soldant par la destruction des installations, la mort du personnel scientifique, et de la plupart des cobayes (mais la majorité de ceux-ci avait déjà succombé aux expérimentations). Les rares survivants furent exécutés ou incorporés, sous surveillance étroite, dans des escouades de régulateurs aguerris. Et quand la situation l’exige, ces derniers, à contre-cœur souvent, leur injectent les substances qui de leur psychisme fragile fera naître des tueurs implacables, esprits inhumains dans des corps inhumains.

Je suis l’un d’eux. Aujourd’hui encore, j’ai dispensé la mort, qui rend les hommes précieux et pathétiques, et fait taire à jamais une voix qui m’était inconnue. Une fois de plus, je suis mort à moi-même, n’existant plus que dans le temps des assassins.
Je verse une unique larme, qui ne peut déjà plus être une marque de repentir. Car je sens qu’une fraction de mon âme s’endort et va se tapir dans quelque recoin obscur de mon esprit.
Pendant quelques fractions de seconde encore, je me sais fils de Caïn, meurtrier à qui le pardon est désormais interdit. Bientôt, j’aurai oublié le sang qui entache mes mains et mon âme.
Une autre seconde s’écoule, et le sable du désert voit un criminel dormant du sommeil du juste.

Epilogue : Le matin suivant le massacre, une voiture chargée de régulateurs surarmés s’élance sur le bitume fraîchement déposé en vrombissant.

- Sacré gueule de bois, les aminches, ça a dû être une fameuse fiesta hier… Dommage que je n’en garde pas le moindre souvenir. Tu sais, Satanas, ça m’arrive de plus en plus ce genre de trous de mémoire… Une fois, ça m’a duré des mois entiers. Flippant, hein ? Ca m’emmerde plutôt pour la journée d’hier, vu que je devrai sûrement faire un de ces fichus rapports en rentrant au bercail… Tu peux pas me faire un petit résumé, un truc comme ça ?

- Ne vous souciez pas de cela, camarade Toshikage. La journée d’hier, hein ? Rien de remarquable n’est arrivé.
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